"Nous sommes solidaires avec les membres de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants et leur témoignons notre appui à l'occasion de la journée d'action et de solidarité organisée pour réclamer l'accessibilité de l'éducation postsecondaire", a déclaré Paul Moist, le président pan-canadien du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), en marge de la journée pan-canadienne d'action du 7 février.
Selon le syndicat, la privatisation a augmenté de façon radicale dans les universités canadiennes. L'indice le plus flagrant de cette tendance est le fait que l'on se tourne de plus en plus vers les individus plutôt que vers le gouvernement pour financer les activités. Au Canada, les frais de scolarité et autres frais ont grimpé en flèche au cours des dernières années et les étudiants assument une part beaucoup plus élevée du coût de l'éducation postsecondaire. En 1994, les frais de scolarité formaient 19,9 % des revenus de fonctionnement des universités; en 2004, ce pourcentage avait gonflé à 30,3 %. Pendant ce temps, le financement du gouvernement comme pourcentage des revenus de fonctionnement diminue constamment : en 1994, les revenus du gouvernement représentaient 74 % du total des revenus de fonctionnement des universités, une proportion qui était tombée à 57,2 % en 2004.
Autrement dit, les étudiants canadiens financent personnellement le désengagement de l'État en éducation supérieure. C'est vraisemblablement tout ce que l'on gagnerait avec un dégel des frais au Québec (c'est ce que l'histoire du dernier dégel démontre en tout cas).
Le SCFP soutient que les frais de scolarité sont l'équivalent de frais d'utilisation et représentent une autre forme de privatisation. L'éducation postsecondaire est un service public et ne doit pas être considérée comme une commodité de marché.
"En agissant au même titre qu'une société privée, l'université se concentre sur les besoins du marché plutôt que sur ceux des collectivités. Le modèle de gestion dans son ensemble indique que l'université donnera la priorité aux profits au détriment des services publics et communautaires. Ensemble, nous - travailleurs, étudiants, parents et contribuables - revendiquons le gel des frais de scolarité et une accessibilité accrue à l'aide financière et aux bourses d'études. Le premier ministre Harper doit s'avancer et allouer des fonds fédéraux directement à l'éducation
postsecondaire", de conclure M. Moist.
Le SCFP représente beaucoup de personnel (assistants à l'enseignement, chargés de cours à temps partiel, bibliothécaires, personnel d'entretien, personnel de soutien administratif, adjoints à la recherche, etc.) dans les universités canadiennes et québécoises. Avec 500 000 membres, c'est le plus grand syndicat au Canada.
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