On fait grand cas dans les médias des états d'âme de certains dirigeants syndicaux face au nouveau chef du P.Q.. À date, le débat c'est (malheureusement?) cantonné au corridor étroit de l'engagement partisan. À en croire les médias, les choix possibles se limitent à l'appui au P.Q. (Massé et cie) ou à Québec solidaire (Sandborn et cie). Les journalistes ne prennent tout simplement pas au sérieux les syndicats, comme la CSN et la CSQ, qui disent vouloir s'engager politiquement tout en restant neutre au plan partisan. Pour les commentateurs la cause est entendue, la neutralité équivaut un appui tacite au P.Q..
En cherchant d'autre chose, je suis tombé sur l'éditorial de Ronald Cameron, le président de la FNEEQ-CSN, dans le dernier numéro de la revue de la Fédération. Intitulé "La nécessité d'une alternative progressiste", le "mot du président", élabore sur la position que l'on pourrait qualifier d'autonomiste face aux partis politiques.
Pour Cameron, "le sens des interventions politiques de la fédération est sans équivoque: nous voulons renforcer la résistance face aux politiques néolibérales". Selon le syndicaliste, les visions du PLQ et de l'ADQ sont "carrément opposées aux nôtres" tandis que celle du PQ le laisse "perplexe". Est-ce à dire que la FNEEQ va appeler à voter Québec solidaire? Non. Il en va du respect des membres, selon le syndicaliste.
C'est que la fédération, si elle n'est pas neutre, tient à son indépendance. L'indépendance de la FNEEQ "repose sur une volonté de protéger [sa] liberté la plus complète d'action et de contestation mais aussi sur celle de refuser de se transformer en courroie de transmission d'un parti". Le président de la FNEEQ rappelle que le mouvement syndical a vécu "trop d'expériences historiques négatives [de courroie de transmission], en commençant par la proximité (...) entretenue avec le Parti Québécois pendant trop longtemps".
Si la FNEEQ refuse l'engagement partisan, quelles avenues s'offrent à elle? La fédération réitère son appel à la tenue d'états généraux ou d'un forum social "afin d'offrir une tribune à la concertation la plus large des organisations". Il s'agit, pour la fédération, "de la meilleure perspective pour le développement d'une alternative politique progressiste". Le syndicaliste dit espérer "pouvoir compter sur la grande majorité des enseignants, membres ou non d'un parti, pour qui les intérêts sociaux priment sur les considérations partisanes". Autrement dit, il y a une vie après les élections.
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