Pour la deuxième fois en moins de 24h, la police est intervenue à l'UQAM en grève. Cette fois, l'intervention répressive eu lieu durant la nuit. Selon un communiqué des grévistes, la police a vidé une occupation modeste de l'Université.
«L’occupation qui a commencé à 22h ne concernait qu’un espace modeste de l’université et les étudiant-es impliqués allait laisser libre cours à la circulation pendant le jour. De plus, cette occupation ne nuisait en rien aux activités centrales de l’université. Les activités qui s’y sont tenus n’ont pas compris de casse ou de geste qui mettraient en péril la sécurité des personnes présentes à l’UQAM. Pourtant, l’occupation a été écrasée dans une répression démesurée.» écrivent des grévistes sur le site UQAM en grève.
Selon les grévistes, «cette obsession déplorable de l’UQAM qui fait intervenir les forces policières sous n’importe quel prétexte démontre à la fois son incapacité à négocier de façon sérieuse et la confusion qui règne dans ses rangs». En tout, une vingtaine d'auto-patrouille ont été mobilisées pour casser le mouvement de grève uqamien.
(Photo tiré du site de l'AFESH... on y voit des «hommes en bleu» escorter Claude Corbo, ex et peut-être futur recteur de l'UQAM)
Du droit de grève dans les cégeps...
Selon Le Devoir de ce matin, le Conseil de trésor n'est pas d'accord avec l'interpétration répressive que font certaines administrations de cégep de la loi 43. Une porte-parole du Conseil du Trésor, Catherine Poulin, a clarifié au journaliste du Devoir la question en fin de journée. «La loi 43 est une loi de relations de travail», dit-elle. Si un professeur décide de ne pas donner de cours, dans un geste de solidarité avec les étudiants, il serait passible de sanctions en vertu de la loi. Par contre, la direction d'un collège ne saurait être tenue responsable pour la fermeture d'un campus sous la pression des étudiants en grève. «Si ce n'est pas un problème de relations de travail, la loi 43 ne peut pas s'appliquer», dit Mme Poulin. «Si des étudiants bloquent un cégep, [la direction] ne sera pas poursuivie en vertu de la loi 43», ajoute-t-elle.
Il ne faut pas nécessairement en conclure que les associations étudiantes collégiales ont «le droit de grève», simplement qu'elles ne seront pas soumise à la rigueur de la loi 43. Il faut savoir que leur représentativité et leur capacité d'action est régulièrement testée par les administrations, surtout dans le cas des associations les plus combatives. De fait, le «droit de grève» des étudiantEs n'est pas reconnu légalement. Ce qui est reconnu c'est la représentativité des associations et leur droit de parler au nom des étudiantEs. Rien n'oblige les administrations à respecter un vote d'AG, sinon le rapport de force des associations.
Historiquement, l'exercise de la grève étudiante s'est déroulée de trois façons. Soit la représentativité de l'association et son «droit de grève» est reconnu et l'administration autorise une levée de cours. Ça, c'est quand ça va bien. Soit il n'est pas vraiment reconnu et l'association doit l'imposer. Deux options sont alors possibles. L'association doit tenir une ligne de piquetage devant le collège et alors soit l'administration constate la perturbation et renvoit ses employés (elle ne peut pas les forcer à entrer si leur sécurité est en jeu), provoquant de ce fait une levée de cours, soit elle appelle la police pour disperser la ligne de piquetage (ce qui est excessivement rare, même si c'est ce qui se passe en ce moment à l'UQAM). Dans tous les cas, c'est le rapport de force qui est déterminant.
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